Histoire : l’arbitrage d’hier à aujourd’hui
Les arbitres tricolores lors des Coupes du MondeLes arbitres tricolores lors des Coupes du Monde
La Coupe du Monde de football, nommée Coupe Jules Rimet de 1930 à 1970 en l’honneur de son fondateur, rassemble les meilleures équipes du monde. Si l’Équipe de France y a souvent brillé, en remportant notamment les éditions de 1998 et de 2018, qu’en est-il des arbitres tricolores ?
En 1930, Georges Balway est le premier arbitre français à officier lors d’une Coupe du Monde, à l’occasion de la première édition organisée en Uruguay. Il s’y rend par bateau avec l’Équipe de France et le Président de la FFF, Jules Rimet. Sa femme décède par ailleurs tragiquement durant cette traversée.
Si aucun arbitre tricolore n’est sélectionné lors de l’édition 1934, trois d’entre eux le sont à l’occasion de l’édition 1938 organisée en France : Roger Conrié, Lucien Leclercq et Georges Capdeville. Ce dernier est même choisi pour diriger l’ultime rencontre de cette compétition entre l’Italie et la Hongrie et devient le premier arbitre français à diriger la rencontre la plus prestigieuse d’une Coupe du Monde.
Si aucun français n’est sélectionné pour l’édition de 1950 au Brésil, Raymond Vincenti est choisi quatre ans plus tard pour la Coupe du Monde organisée en Suisse. En 1958, l’arlésien Maurice Guigue est l’arbitre français de la Coupe du Monde organisée en Suède. Il est même désigné pour la finale de cet évènement entre le Brésil et la Suède et demeure, encore à ce jour, le dernier français à avoir dirigé une finale de Coupe du Monde.
Lors des éditions 1962 et 1966, organisées respectivement au Chili et en Angleterre, l’alsacien Pierre Schwinté est le représentant français. Il dirige un quart de finale en 1962 entre l’Angleterre et le Brésil et une demi-finale en 1966 entre l’Angleterre et le Portugal.
Si le lorrain Roger Machin est sélectionné pour l’édition 1970 au Mexique, aucun arbitre tricolore n’est retenu quatre ans plus tard en Allemagne de l’Ouest. Lors de l’édition 1978 en Argentine, le fantasque Robert Wurtz représente la France. Le bisontin Michel Vautrot est lui sélectionné en 1982 et officie même en tant qu’arbitre remplaçant lors de la finale de cet évènement. En 1986, alors qu’il s’attend à être encore désigné pour cette compétition majeure, c’est finalement son collègue parisien Joël Quiniou qui est choisi. Il devient cette année-là le recordman du carton rouge le plus rapidement distribué de l’histoire de la Coupe du Monde : lors du match de poules Uruguay-Écosse, il expulse l’uruguayen José Batista après 53 secondes de jeu.
En 1990, Michel Vautrot et Joël Quiniou sont tous deux sélectionnés pour la phase finale de la Coupe du Monde organisée en Italie. C’est la première fois de l’histoire de la compétition que deux arbitres d’un même pays sont retenus pour une Coupe du Monde. Michel Vautrot dirige lors cet évènement le match d’ouverture entre le Cameroun et l’Argentine et une demi-finale opposant l’Italie à l’Argentine. Lors de cette rencontre, il oublie de regarder sa montre et laisse 8 minutes de temps additionnel à la fin de la première mi-temps de la prolongation (n’ayant finalement pas d’incidence sur le résultat de la rencontre). Joël Quiniou dirige lui le match pour la troisième place entre l’Italie et l’Angleterre. En 1994, le parisien est une nouvelle fois désigné pour la compétition organisée aux États-Unis et devient le seul arbitre français à avoir participé à trois phases finales de Coupe du Monde.
Marc Batta est l’arbitre tricolore désigné pour la Coupe du Monde 1998 organisée et remportée par la France. Gilles Veissière est lui sélectionné lors de l’édition de 2002 et Éric Poulat lors de l’édition 2006 organisée en Italie. Le nordiste Stéphane Lannoy est sélectionné en 2010 pour la phase finale organisée en Afrique du Sud. En 2014, aucun arbitre tricolore n’est sélectionné pour officier au Brésil, ce qui participe à précipiter la professionnalisation des arbitres français à partir de 2016.
En 2018, Clément Turpin est le représentant français lors de la Coupe du Monde en Russie, qui est la première compétition organisée par la FIFA dans laquelle est utilisée l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR). Clément Turpin est une nouvelle fois sélectionné quatre ans plus tard au Qatar, aux côtés de sa collègue internationale, Stéphanie Frappart. Cette dernière devient, après avoir officié lors du match de poules Costa Rica-Allemagne, la première arbitre féminine à diriger une rencontre de Coupe du Monde masculine en tant qu’arbitre centrale.
Alexandre Joly est maître de conférences à l’Université Grenoble-Alpes. Il a soutenu une thèse en 2021 portant sur l’histoire des arbitres dans le football professionnel français durant le XXe siècle.
CAPDEVILLE
GUIGUE
FRAPPART